Ça y est, c'est maintenant. La tête qui tourne, les mâchoires qui se serrent, l'estomac qui se noue. Et tout le reste qui se recroqueville. Le froid. Comme à chaque fois. Comme si mon corps entrait en résistance. La peur, quoi d'autre ? Mais, en fait, je sais maintenant. Alors, j'ignore. Délibérément. Je sais, maintenant. Quand je dois faire un choix, que tout se présente à moi. Un choix. Sans rien de prévu, ni d'obligatoire. Juste un choix, pour moi. Le mien. Uniquement. Et dans ces moments-là, il y a les deux. La peur et cette sensation. D'être plus vivante. Finalement. Moi qui ai toujours cru que c'était du choix que j'avais peur. Finalement. Je n'ai pas tant peur de me tromper que de m'enfermer. De ne plus pouvoir en faire, des choix. Que ce soit le dernier. Finalement. Les possibilités. Je n'en ai pas peur. Au contraire. Alors oui, à chaque fois, je me recroqueville et je tremble. De trouille. Littéralement. Mais finalement, je sais. Alors, j'ignore.