Jeudi 6 février 2014 à 18:05
Tu connais le trop-plein? Quand ça bouillonne, que tu voudrais que ça déborde. Mais ça sort pas, la pression monte, c'est tout. Rien ne s'évacue. Tu encaisses. C'est tout. T'es pas indispensable, qu'est-ce que tu crois? Ça bouillonne. Tu cloisonnes tout, tu bouches toutes les sorties et tu souris. C'est tout. Tu ne mérites pas ce que tu demandes, qu'est-ce que tu crois? Tu n'es rien, c'est tout. Finalement ça n'a pas changé ça. Tu connais, tu es habituée. Tu t'y complais même. Alors arrête. Arrête ça, arrête tout. Arrête d'attendre, de réclamer. Arrête de vivre à travers tout ça. Tu sais qu'il y a un truc, tu le sais. Sinon pourquoi le vide, à cinq heures du mat', tous les jours. Oublie, ignore le bouillonnement. C'est tout. Tu ne vis pas, tu n'es rien. Tu oublies, tu ignores. C'est tout. Pourquoi tu crois que tu te gaves, que tu dépenses, que tu danses, que tu bois, que tu veux pas dormir seule, que tu ris, que tu te jettes là-dedans? Tu combles, c'est tout. Ta tête tourne, ton corps te supplie. Arrête. C'est tout. C'est le vide qui te réveille. Mais tu peux pas bouger, tu peux pas sortir de là. Même si tu sais. Tu sais très bien. Tu oublies, tu ignores. Et tu fonces. C'est plus facile. Tu connais ce moment où tu te détestes? Il est là ce moment où tu te détestes. Tu ravales ta dignité et tu coures. Tu fonces. Vers la haine de soi.