fools-and-kings

Over land and sea...

Jeudi 21 août 2014 à 22:05

Ça y est, c'est maintenant. La tête qui tourne, les mâchoires qui se serrent, l'estomac qui se noue. Et tout le reste qui se recroqueville. Le froid. Comme à chaque fois. Comme si mon corps entrait en résistance. La peur, quoi d'autre ? Mais, en fait, je sais maintenant. Alors, j'ignore. Délibérément. Je sais, maintenant. Quand je dois faire un choix, que tout se présente à moi. Un choix. Sans rien de prévu, ni d'obligatoire. Juste un choix, pour moi. Le mien. Uniquement. Et dans ces moments-là, il y a les deux. La peur et cette sensation. D'être plus vivante. Finalement. Moi qui ai toujours cru que c'était du choix que j'avais peur. Finalement. Je n'ai pas tant peur de me tromper que de m'enfermer. De ne plus pouvoir en faire, des choix. Que ce soit le dernier. Finalement. Les possibilités. Je n'en ai pas peur. Au contraire. Alors oui, à chaque fois, je me recroqueville et je tremble. De trouille. Littéralement. Mais finalement, je sais. Alors, j'ignore.

Vendredi 15 août 2014 à 13:42

C'est dur de revenir dans l'écriture, après tout ça. Dur d'y rester. L'impression de s'éloigner, de dériver. De se laisser faire. S'en rendre compte ou non. Mais ne pas combattre la léthargie. Cet état, par moment, intermittent. Comme un cycle. Nécessaire ou non.

Mais vas-y, force pas, laisse les choses venir, tu verras. Oui, oui, t'as raison. Avec un grand sourire. Surtout. Non, je m'en fou, je ne veux pas de ça. Je veux écrire et ressentir. Ce que j'écris. Et pour ça j'en ai besoin. Le repli, la solitude. Par moments. C'est écrit où ? Et ça pourrait même être gravé dans du marbre que je ne m'y plierai pas.

Laisser les désirs sur le côté. Et aller travailler. J'ai besoin de mon ventre vide pour écrire. J'ai besoin de la solitude et du ciel au-dessus de ma tête. Ou un café au fond là-bas dans le coin d'un endroit bruyant. Un train, un pub, le bus. La transition, l'ambivalence. Sans aliénation, rien d'obligatoire. Calme, colère, confiance et révolte. Je ne choisirai pas. Et la douleur, nécessaire. L'envie de gerber de ne pas accepter. Garder son identité, coûte que coûte. Ne pas se laisser fondre dans le dehors, l'autour et le surpomblant. Je suis de retour, au front. Et j'y reste.

[ We're all mad here - Tom Waits ]

 

Mardi 29 avril 2014 à 19:22

Et j'aime Avril. Quand tout se calme. Se réchauffe lentement. Sortir tôt le matin, le soleil faiblard dans le ciel blanc. L'air juste frais, le café chaud. Le bruit des conversations derrière Cocoon. Le percolateur. Ecrire, réfléchir, profiter. Sentir la fin de l'année, l'été qui approche. Le sentiment d'éternité, comme dans le bus. Penser aux belles choses et en sourire. Et les belles personnes. Mes sœurs, Lady C, mon Lui et tous les liens noués. Les fous-rire, les discussions de cuisine, les confessions à 3am. Les moments face à la mer, aux montagnes. Les réunions de crise, les pleurs et le réconfort. La vie, en condensé. Joy, dans la peau.

Jeudi 20 mars 2014 à 17:15

Ici, le printemps s'installe. Le chant des oiseaux dans la nuit, c'est toi. Les poires dans les étalages des supermarchés, mes livres qui s'entassent sur les étagères. C'est toi. Mes foulards, ton gilet noir, tes éclats de rire, mon caractère. C'est toi, partout. Ici, le printemps. Le réveil, sans toi. Pour la première fois. Avec le souvenir de toi, qui s'affaiblit. Malgré les oiseaux, les poires, mes livres. Malgré ce qu'il reste après toi.

Jeudi 20 février 2014 à 20:05

"Like a summer rose, I'm a victim of the fall but I'm soon returning."

J'ai souvent été à la place d'une autre.

Il y eu toute cette période durant laquelle j'avais en horreur mon dos. Ce qu'il me faisait vivre. La douleur. La souffrance que c'était pour lui de me porter. Désormais, c'est mon ventre. Mes tripes. En horreur.

J'avance à tâtons. Moi non plus, je ne sais pas ce qui me gène. Ce qui m'empêche de dormir sans serrer les dents.

Parce que, Les Mots pour le dire, Marie Cardinal, quand elle saigne, tu saignes avec elle. L'Evènement, Annie Ernaux, son avortement illégal, tu en pleures.

Une question qui m'habitera toujours : comment un vide, un manque peut-il se loger dans la poitrine et s'y serrer si fort? Respire.

“Méfiez-vous, la vie est si courte dans sa partie active. Et il faut accumuler les souvenirs pour les vieux jours.” Merci, papi, de me faire pleurer et rire avec chacune de tes lettres.
 
[ Morning Yearning - Ben Harper ]

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